23 mars 2015

Masques de Venise

Masques de Venise


CH



Glissent dans la ville les jolies précieuses
Cachées de leurs masques, nous sourient-elles
 Bruissement de soie, dentelles luxurieuses ,
 Exquises ombres de jadis, douceur en aquarelle

Pas menus dans la cité des Chanoinesses
Se faufilant sans bruit dans la rue des Capucins
D'hier à aujourd'hui, oubliées nos belles Abbesses
Celles souvent suivies de la fourche d'un diablotin

Silhouette d'antan tournoie chastement
Elle passe, suivie d'un joli marquis,
Il salue la foule, d'un gracieux courbement
Et caresse le sol en sensuelle plume adonis

Pierrot suit Colombine, en gestes élégants
Rêveur amoureux sur les pavés chemine
Visage sans visage, au sourire absent
une larme perle qu'il offre à sa divine 

Brille le Soleil au bras d'une indocile Solène
Tête-à-tête incroyable d'impossibles amants
En nos cieux, laiteuse sirène
Fuyant l'or de son  incroyable amant

Pas à pas vous suivant
Effrayantes silhouettes noires
 Bauta vénitienne de la peste revenant
Signe de mort, vos yeux ne jamais voir

Belle précieuse aux plumes de paon
Caresse l'eau à la fontaine des dauphins
Tourterelles  autour d'elle voletant
Comme blanches ailes de séraphins

Perruques poudrées, mollets déliés,
Poursuivis de dominos chatoyants
A travers la ville festoyant défilé
 Sous les gargouilles de pierre finissant

Mystérieux masques de Venise
Énigmatiques masques de la vie
Qui es-tu sous ton travesti...

Qui suis-je sous le mien...



Clémentine*
au carnaval de Remiremont 2015



bauta:masque vénitien blanc ou noir

16 mars 2015

Au grenier des cœurs oubliés...



                                                                         
Au grenier des cœurs oubliés je suis allée
 Chiner doux trésors veloutés
 Désuètes images un peu jaunies
 Vieux souvenirs du temps jadis

Dans la pénombre je musarde
 Je flâne, folâtre  et m'attarde, 
À pas comptés, à pas feutrés
Sur les lattes du vieux plancher

Caressant des yeux  troublante chalandise
Marquant de mes doigts douce poussière grise
...Bruissement furtif d'ailes cachées...
Il est là, il attend, depuis longtemps calfeutré

Alors je cherche, je déplace et je fouille
Soulevant couvercles en ferrure de rouille
Ouvrant valises de cuir fatiguées
Malles d'osier venues d'autres années
Tapies dans l'ombre n'ayant jamais bougé
Entre vieux cartons et toiles d'araignées

C'est là qu'elle l'avait déposé
Un triste matin de guerre du siècle passé
Au milieu de dentelles fanées
De livres d'amour et de photos fatiguées
Surement pour mieux le protéger...

Elle lui avait murmuré...

Surtout, surtout ne bouge pas
N'écoute pas bruits de bottes et pas de l'oie
Quand il reviendra, je viendrais te chercher
À lui t'offrir pour tout lui faire oublier

Mes yeux incrédules ont voulu le toucher
Une fraction de seconde et il s'est envolé
Retrouver cet autre, qui depuis l'attendait
La malle ne respire plus, son cœur est délivré....

Il n'était jamais revenu...
Dans ce grenier,
Elle n'est jamais remontée...

Dans la forêt son corps martyrisé
Reconnu par ficelle remplaçant lacet...
C'était en septembre, des larmes me l'ont conté
Il s'appelait Claude, Il avait vingt-trois ans
Elle s'appelait Jacqueline, en avait tout autant...

À mon Oncle jamais connu....
...à son Elle, vieille dame aujourd'hui disparue...

Clémentine*

16 mars 2015




15 mars 2015

Laisse-moi le temps...défi de mots

image Coukie 24

Laisse-moi le temps...défi de mots

Laisse-moi le temps d'être en manque de toi
Rêves désireux*de ta tendresse offerte
Donne-moi le temps d'être en manque de toi
De tes mains libertines dans ma chevelure*défaite

ɤɤɤɤɤɤɤɤɤɤ

Laisse-moi apprendre*ton corps en hivers
Caresses amoureuses sous douce flanelle* 
Abandonne-moi en vertes*moëres
De mes yeux de féline*te dévorer comme agnelle

ɤɤɤɤɤɤɤɤɤɤ

Fuis-moi un instant pour un ciel de nuit aride*
De fleurs je le couvrirais, te faisant soleil en bouquet
Laisse-moi rien qu'une fois en pénurie comme cariatide
De la chaleur de nos corps enlacés*me donner intense regret

ɤɤɤɤɤɤɤɤɤɤ

Laisse-moi écouter nos cœurs battre passionnément
Harmonie*de nos vies toujours à l'unisson
Laisse les regards*envieux nous observant
Si médisance*approche, disparaîtra emportée par aquilon

ɤɤɤɤɤɤɤɤɤɤ

Laisse-moi prendre le temps de tout cela
Mais surtout ne me laisse-pas manquer de toi....

Clémentine*

15 mars 2015



écrit pour Tourbillon des mots
mots imposés:flanelle*, chevelure* ,impossible*, apprendre*,médisance*, regards*,féline*, vertes*,aride* enlacés*,désireux*, harmonie*
.

14 mars 2015

Au comptoir des restos du coeur....



oOoOoOo

Il est là, pour la toute première fois
Il est là et ne comprend pas pourquoi
Elle serre un peu plus fort sa petite main
Elle sait comment sera dur demain
Du haut de ses trois ans il est tout étonné
En bas de ses trente ans déjà elle est usée

Mais ici la main est tendue
Le sourire glisse le long des doigts
Serrent les siens et la réchauffe

Seule...
Pour un moment, elle se sent moins seule

C'est surtout pour lui que je viens...
Nul besoin d'excuse répond le sourire

Le cabas se remplit 
les mots se délient
Elle voudrait dire
Mais ne sais comment le dire
Alors douloureusement elle sourit...
Il ne lâche pas sa main...pas encore
Il ne connait pas son destin... pas encore



Rebord de comptoir
Débord de déboire.....



Clémentine*

11 mars 2015

L'après 8 mars...ou rage d'une femme contre toutes ces guerres....



www.live2times.com
L'après  8 mars...ou rage d'une femme contre toutes ces guerres....

*

L'homme dans sa grande bienveillance
Nous offre délicatement une journée par an
Un dimanche, ses affaires cela arrange
Il ne faudrait pas qu'il perde de temps...
*
Se gardant pour lui
Toutes les journées restantes
...car pour faire la guerre,
il lui faut bien tout ce temps...
Femme  donne-moi descendants
Que j'enverrais de part le monde
Comme fiers combattants
*
Mais la Femme, cette insoumise
Ne dit rien et fait tout autrement
En grand secret et belle maîtrise
Sème l'amour dans le cœur de ses enfants
*
Elle le fait naturellement 
L'amour étant sa devise
Celui pour autrui, 
Celui de la vie tout simplement
*
Elle est certaine qu'un jour viendra
... mon dieu faites que cela ne tarde pas...
 Ou l'homme comprendra
Que la terre ne nous est que prêtée
Que notre passage en est programmé
Que la gloire est éphémère
Que la vie n'est qu'une poussière
Et que de guerre il y a bien d'autres choses à faire....
*
Clémentine l'insoumise....
10 mars 2015




2 mars 2015

Et je compte les étoiles*


Et je compte les étoiles*



Inlassablement je compte les étoiles...

Celles qui se promènent sur la grande toile
Qui tendrement le soir venu se dévoilent
Les belles, les douces, les scintillantes
Qui vous éblouissent  et vous enchantent
Celle qui se love dans la brume
Ou se noie tristement en perle d'écume
L'hardie qui vous cligne d'un cil
Se cabrant sur la route de son exil
*
L'étincelante que vous cherchez des yeux
le soir venu, avec votre amoureux
La filante des soirs heureux
Vite, vite, faire un vœu
*
La tardive du matin levant
Dans l'azur se dévêtant
Ne sachant ou s'abriter
Pour cacher sa pâle nudité
*
Celles de la nuit profonde
Charriant mon humeur vagabonde
Dessinant cartes et routes d'antan
Mon esprit voyageur accoisant
*
Incarnate Aragne  des cieux
Prison d'argent aux fils  soyeux
Hyades troublantes au chiffre parfait
Soeurs de pluie, Nymphes aux larmes de lait
*
Jouel de l'infini, 
Briller et ton seul soucis
Tu brûles en ton ventre, nous ignorant
Montrant  sente dorée à ton bel amant
*
Mes zéros sont aligné
Mes virgules bien appliquées
 Je compte, 
Mais toujours il en manque...
Qu'importe,
 En mon cœur brille  la plus importante...

Clémentine*





2 mars 2015

Image provenant du net

en vieux français*__*
accoiser, rendre calme, tranquille
aragne, araignée
jouel, joyau                                              ""