le soleil se lève à l'est...

Le soleil se lève  toujours à l'est...

*

Doucement en point du jour

Comme jolie guipure d'amour

                     *                       

Aidé des mains expertes d'Héra

Brode l'horizon

Borde ses nues d'orangé

Embrasse les dernières étoiles

Fait un clin d’œil à la lune

Déroutant ses ultimes caprices de la nuit

*

La ville encore morose

Doucement se teinte de rose

*

Le soleil se lève à l'est

Efface les ténèbres tourmentées

Promet réconfort

Chasse la noire couverture

Laissant entrevoir les draps de soie

D'une douce Aurore éprise de l'Archer

*

Tricote belle Dame

Tes enfants ont froid

Écharpe de brume rosissante

Voile l'aube  du petit matin

La corneille étire ces plumes

Et ma tasse de café fume...

*

Clémentine*

La Cengle

CH

La Cengle

*

Ballade  d'un bleu en mouvance

Coule le long du crêt de la Cengle

Écorce rougeoyante dessinée en crédence

Va pèlerin, ton bâton en cheminance

*

Barrière protectrice de la sainte Victoire

Que tu me laisses tendrement entrevoir

Elle seule sait encore et toujours faire valoir

Les secrets d'un Cézanne aux yeux noirs

*

Tes couleurs ravissent mon coeur

Je ferme les yeux, imagine son bonheur

D'un pinceau pointant sans rancoeur

Sur la toile à jamais ses belles couleurs

*

Clémentine*  

Image du net la Sainte Victoire de Paul Cézanne

Fugue Automnale

                                                                                                                                                          CH

CH

Fugue Automnale

D'un regard caressant, les contempler

Les fugueuses

Ces amoureuses 

Jolies silencieuses

Sublimes aventureuses

~~~~

Que s'imaginent-elles en s'envolant vers le ciel

Ciel de pluie ne leur laissera aucune chance, 

Le savent-elles?

~~~~

                       Frissonne la délicate safranée                       

Tourbillonne  l'insolente rousse

Papillonne l'impudique écarlate

Virevolte l'espiègle pourprée

Toutes rêvent encore...

~~~~

Pourtant, je le sais, je les vois...

Feuilles des villes mourantes sur l'asphalte

Balayées au petit matin par une brigade de lutins

Feuilles des bois mettant les oiseaux en émoi

Oubliant leurs nids, plus d'abris, plus de chez soi

~~~~
Que cherchent-elles

L'aube d'une vie nouvelle?
Folles que vous êtes

~~~~

Car tout ceci n'est qu'un leurre

Que la bise leur glisse à l'oreille

Bien sûr, l'espace d'un  instant 

Elles font la nique aux oiseaux

Troublent l'artiste en mal de pinceau

Réveillent le poète lui murmurant des mots

~~~~

Automne, troublante saison, 

Aux feuillages tu murmures déraison

Alors, comme elles, toujours et encore... rêvons ...

Clémentine*
21/11/16

Clémentine*