Tristes sont les tourterelles
Sur les branches noires du grand chêne
Elles attendent sous l'ondée d'hiver
Un printemps subitement devenu abdicataire
Pourtant, hier encore, sur mon lac
Les grèbes ont fait parade nuptiale,
Tout en éclaboussement
Poules d'eau s'appelaient dans le vent,
Les grands cygnes dans les roseaux se sont cachés
À la recherche d'un endroit pour en secret s'aimer
Sur la pelouse détrempée
Premières pâquerettes se sont noyées
Ma Moselle en pleur oubliant tout dangers
Ses rives flavescentes ne cesse de submerger
Le gris monotone des cieux
Ne laisse percevoir de jours heureux
Comme un cri d'alarme monocorde
En rafale, le vent quémande miséricorde
Printemps... printemps...
Ne penses-tu pas qu'il serait temps...
Clémentine*