29 juil. 2019

Racines voleuses ou salvatrices... Taprom, Cambodge...

CH



Tout débuta par une caresse
Pour calmer les pierres de l'abandon des hommes
Faire revenir belle allégresse
Semblable aux  doigts des danseuses de Taprom
Dessinant fleurs de lotus dans les airs
Pour enchanter un roi, qui, comme tous rois
A fait bâtir villes et temples, gloire à sa puissance
De beauté, nous laissant pantois

Les siècles passent
La jungle reprend son pouvoir
Et la racine s'enhardi,
Enfin, elle ose...
                                                         
Comme un serpent, progresse nonchalamment
Elle glisse, s'enroule, ondule, contourne ou étouffe
Se lovant dans les moindres replis du palais
Elle s'imagine python, cobra royal ou Nâga,
En protecteur de Bouddha
Mais surtout, elle est devenue Nagaraja, et dicte sa loi

Les hommes, n'y connaissant rien
L'on vue comme diable se repaissant des ruines
Pourtant, sans elle et toutes ses sœurs
Les temples seraient oubliés, perdus à jamais
Dévorés par la jungle, détruit par la cupidité
Bien sûr, en contre-partie, il a fallu qu'elles se nourrissent
Quelques pierres englouties, quelques statues enfouies...

Mais elle, la racine salvatrice,
Pendant des siècles, quand le bois a sombré
Elle a soutenu temples et portes majestueuses
Ouvertures sur l'azur des cieux, béantes et lumineuses
Les cachant aux yeux de prédateurs, de destructeurs, de pilleurs
Leur donnant la certitude d'une autre vie
D'un autre temps, quand les guerres auront cessé
Le devenir d'une autre importance
Aux yeux des hommes d'aujourd'hui
Qui redécouvrent, restant béa d'admiration
 Le savoir et la force de ces hommes du temps passé

Racine, je te trouve belle, sereine, captivante
Des heures j'aimerais te contempler et t'écouter
Dans le bercement de la jungle, leurs vies me raconter...

Clémentine*








Nagaraja...roi des serpents



Rampent les racines...CH

Si le temple l'a soutenue un temps, maintenant c'est elle qui soutient le temple...CH

27 juil. 2019

La crêpe et le marin...sourire d'été*__*
























Une crêpe...Comme une crêpe...
Tannée sur mon transat
cinq minutes d'un côté,
Et cinq de l'autre
Il reste si peu de jours...
Alors, rêver de coquillages
De nos marches dans l'eau
Et des vagues peu sages
Chante la houle accompagnée du vent
Souffle tendrement Éole sur l'océan...
....
Ma chérie... tu cuis trop vite
De crêpe dorée, tu vas carboniser
Moque-toi...mais huile-moi...
Et je ne brûlerai pas!
Je n'ai que de l'huile de coude...
Et les filets à remonter....
Ton rire est joyeux,
Tes yeux sont amoureux
L'azur et les flots ne font qu'un
Marin...sur ton rafiot, je suis bien...

Clémentine*en mod'vacances*






01/09/2013





25 juil. 2019

Voyage en cœur d'hirondelle

Voyage en cœur d'hirondelle

Ballet d'hirondelles
Trissantes aériennes
Virevoltantes approches de nids
Scellés aux noueuses solives du gîte

Alors

Gitons ensemble mes belles
Jolies ailes, gazouillantes elles
Au soleil du printemps
Nous renaissons tous les ans

Revenons

Le temps des vacances
Retrouver nos amours en béances
Nous dérivons de si loin
Harmonie de nos nous en appoint

Toujours

Nos tendres cœurs en émoi
Se donnent sous la chaleur d'un toit
Parcimonie de bonheur du jour
Nous aimons du printemps le retour

À notre source de vie

Nous le savons depuis toujours
C'est ici que se trouvent nos amours
Car il n'est qu'en cet endroit
Que nous aimons, vous, tout comme moi...

Clémentine*

22/17/2017
La photo,  hirondeau volant déjà, attendant la becquée...*__*

17 juil. 2019

Araignées et Monstres du lac de Bouzey ,chronique Vosgienne ...

                           Araignées et Monstres du lac de Bouzey ,chronique  Vosgienne ...




Araignées et Monstres du lac de Bouzey ,chronique  Vosgienne ..

Il a suffi que le lac transpire un peu trop sous le soleil de l'été
Ou qu'une bande de géants assoiffés, sur ses berges, 
Se soient reposé et bien trop désaltéré
Pour qu'exceptionnellement
Les araignées du fond du lac
Se révèlent au point du jour
Quand les eaux fatiguées
Lentement se sont retirées

Elles sont là, depuis plus d'un siècle
Se laissant découvrir si rarement
Accrochées aux rives englouties du ruisseau
Pleure l'étang de la Comtesse
 Fini le temps des belles Abbesses

Les racines, qu'elles sont belles quand elles sortent de l'eau           
Leurs pattes tortueuses s'accrochant au limon
          Tout en abandon              
Elles n'ont que faire de la soie
Pour emprisonner mes émois
 Je les entends soupirer
Quand le vent vient les caresser
Elles se souviennent alors du passé
Avant de devenir monstres ou araignées
Sur le sable, à nouveau émergés

Dans le pré ou paissaient les troupeaux
Dans la clairière ou chantonnait le ruisseau         
Elles étaient arbres, fiers et altiers
Protégeant les nonnes du prieuré,
Les animaux et leurs jeunes bergers
Venant sous leurs branches prier, rire et chanter

Pendant des siècles cela a perduré
Puis un jour, les hommes ont décidé, 
Il nous faut de l'eau, beaucoup d'eau
Pour couler dans les canaux, 
Porter les bateaux,
Ceux qui nourriront ou porteront armes d'invasion
Pour transporter le blé, le charbon et les canons
Alors, un lac ils ont créé, les arbres ont été coupés
Une digue érigée...
La ferme fût boulée, au fond du lac, gisent encore quelques pierres éparpillées
Grès rose des Vosges, se chauffant au soleil
 Quand l'eau, exceptionnellement, se fait la belle
Les hommes, magnanimes, au lac, son nom lui ont laissé
Bouzey...

Alors, les eaux de l'Avière
Lentement, en chantonnant, de leur lit se sont échappées
Lentement, en soupirant, les prés ont occupé
Lentement, impitoyablement, les souches  et les pierres ont noyé
Plus de danses ni de chants n'ont résonné
Plus de prières dans le vent, comme papillons, s'envolant
Souches d'arbres se sont fossilisées
Se transformant dans la quiétude des eaux
En énigmatiques monstres ou curieuses araignées
Qu'il me plait de découvrir quand il a fait trop chaud
Quand les bateaux ont bu beaucoup trop d'eau
Quand les eaux du lac se sont évaporées...

Elles sont belles, mes araignées du fond du lac
Il sont beaux mes monstres engloutis
Personne ne les regarde, personne ne leur sourit
Immuables, ils attendent... ils ont tout leur temps
Pour raconter à qui veut bien les écouter
La vie d'ici, la vie d'autrefois...

Alors, au lever du jour, comme eux, comme elles, je prends mon temps
Assise à même le sable, je les regarde, je les écoute,
J'entends le vent chanter dans leurs racines
J'admire le soleil levant avec elles s'amuser, créant des ombres facétieuses
les transformant, leur redonnant une superbe
Qu'elles croyaient à jamais perdue
Sous mes yeux,
Elles deviennent bison, élan, tortue monstrueuse
chiens ou oiseaux, belles soyeuses...

Mes belles pourvoyeuses de rêves...
Mes magnifiques monstres du fond du lac...

Clémentine*













Rencontre surprise d' un Ondin se transformant en loutre pour vérifier ou en est le lac...



 photos posées sur "couleur sable"*__*un clic sur photos en haut à droite...