Tel un fantôme bienveillant
Surgissant à la tombée de la nuit
Bras encore en protection, prêts à vous chérir
Chuintement sous la bise, il raconte son passé
Quand il était encore un géant en forêt de Tannière
Fier de ses ramures abritant les amours d'oiseaux
La bergeronnette des ruisseaux pensait à le réveiller chaque matin
Lui qui veillait sur elle, tendrement à la tombée du crépuscule
L'écureuil s'y cachait en balancement de faîture
Quand goupil à ces racines, cherchait bonne aventure
Le cerf n'hésitait pas à son tronc, aiguiser ses bois
Afin d'être le plus vaillant quand l'automne le ferait frémir d'émoi
La forêt était belle en ce temps-là
Elle souriait à la brise, rieuse et chahuteuse
Jouant à cache-cache dans les branches des géants
Mais de nos jours la brise est mutante,
Elle est devenue bise puis tempête
Signant la mort de nos beaux géants
La forêt pleure et nous implore
Homme, vous qui ne faites que passer sur notre terre
Respectez-la, respectez-nous...
Pour vos enfants, vos arrières petits-enfants
Qu'ils puissent encore venir nous voir... et rêver...
Clémentine*
photo automne 2019