27 janv. 2022

Quand se meurent les fenêtres...








Quand se meurent les fenêtres
Celles aux vieux vantaux de bois
Laissant trop souvent passer le froid
Trouées d'antiques demeures, 
Elles m'accrochent, m'interpellent
Chuchotant dans le vent, me racontent le temps
Celui des petites gens rentrant des champs 
En se frottant les mains se réchauffaient
Famille réunie près de la grande cheminée
Du temps ou les villages vivaient
Ou le charron sur les roues, travaillait
Les lavandières au lavoir se retrouvaient
Les enfants chaussés de sabots couraient
Derrière les chèvres, ou les poules s'échappant,
 De ces fenêtres s'évadaient l'odeur de la marmite,
Du pain recouvert de confiture attirant les abeilles
De la voix d'une mère fredonnant vieille ritournelle
Rejointe par celle d'une blonde et jolie jouvencelle
Point à point patiemment brodant son trousseau, 
Il y aura rires et joie au village bientôt

Les fenêtres ont tant de choses à  raconter
Sur leurs laborieux ou doux passés
Guettant le facteur venant à pied
De village en village portait nouvelles et courrier
Prenait le temps de discuter, de se réconforter
Devant gnôle, verre de vin ou café
Il était le moyen le plus sûr de savoir
De ce qui se passait en ville où dans les autres villages ...
Derrière le rideau crocheté, pépé le guettait
Il allait enfin savoir...
Mémé, elle, ouvrait grand la petite fenêtre de la chambre
Et laissait respirer le plumon au soleil levant
Si les fenêtres aux petits carreaux de verre mal dépoli
Pouvaient raconter tout ce qu'elles ont vu passer ou caché...


Quand se meurent nos fenêtres des campagnes, se meurent avec elles notre mémoire...

Clémentine*


*une histoire de facteur sur les hauts de Remiremont*__*

https://rienquedesmotsglissantssurlesnuages.blogspot.com/2020/07/le-chene-du-jambonune-histoire-des.html










25 janv. 2022

En transit... (carnet de vacances)







Quitter Saigon... pour Siem Reap



Les gens...
Ratatinés sur leurs sièges
Écouteurs collés aux oreilles
Main cramponnée à leur portable
Petit monstre dévorant toute tentative de partage,
Les yeux rivés sur leur minuscule écran
Que peuvent-ils voir de la vie les entourant
Les gros oiseaux aux couleurs des quatre coins du monde
S'ébrouent derrière la baie vitrée
Ils grondent, rugissent, puis ronronnent
Se remplissant de minuscules play-mobiles
Eux aussi, venant de tous pays
Les grands oiseaux de fer ingurgitent
Un à un les petits bonshommes
D'autres les vomissent sur le tarmac brûlant,
Je fais partie de ces petits monstres prédigérés,
Mais j'ai regardé... ressentis et compris
Ces grands oiseaux toujours affamés,
Prêt à nous faire découvrir  les quatre coins du monde
Pour nous toucher au plus profond de nos coeurs 
Devant toutes les merveilles de notre belle planète...

Clémentine*






                                                         Au revoir Hô Chi Minh Ville (Vietnam)

 

                                                  Bonjour Tonlé Sap (Cambodia)






4 janv. 2022

Papillon du premier janvier*__*








Ce midi du premier janvier...
Une surprise,
Belle et douce surprise
Comme un présage
Joli présage de voyage
Celui reporté depuis deux années...
Odyssée en Egypte,
Sphinx et pyramides
Tombeaux, felouque et désert..

Des ailes petit-bonheur virevoltantes
Se risquent par la porte-fenêtre béante
Ce premier jour de l'an exceptionnel de douceur
Râ se trompant de saison, esquisse le printemps
Papillon!
Fou que tu es,
Leurré par un rayon de soleil
Tu as délaissé ta cachette,
Papillonnant comme en mai

Ne l'aurais-je point entendu me susurrer bonne année?


j'ai omis de vous dire, cet étourdi du premier janvier,
papillon de nos jardins... le moro-sphinx...

Clémentine*02/01/22

je n'ai pas eu le temps de le photographier, celui que je vous offre est d'un automne passé...