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La maison du Bailly Place des Vosges en attendant de repartir photographier la "petite maison du bonheur" |
Conte de Noël en forêts vosgiennes (décembre 2024)
Je vis dans une région superbe, très boisée, ou quantité de personnages merveilleux y vivent aussi, à l'abri de tout ce monde moderne ou les rêveries disparaissent...sauf pour ceux qui ont su garder leur âme d'enfant...j'ai grandi, mais je reste toujours l'un d'eux. Depuis toujours, tout est merveille pour moi, le parfum de la forêt, la palette de ses couleurs suivant les saisons, le chant de ses arbres sous la risée du vent, ses oiseaux rieurs ou frondeurs, ses bruits qui viennent des animaux y vivant, provoquant quelquefois de merveilleuses rencontres, mais n'oubliez-pas, les forêts vosgiennes sont depuis toujours, le lieu de prédilection d'elfes, de fées, de lutins rieurs, facétieux ou grognons, même si vous ne les voyez, ils sont là, garant de nos rêveries... je suis l'une des plus fidèles de cette magie enchanteresse des forêts, et je vais vous conter ma dernière balade... quelque part, quand fini la ville d'Epinal et commence la forêt de la Vierge...
Ce jeudi , le temps n'est pas superbe mais n'empêche nullement nos marches dans la nature, un peu de crachin, mais qu'importe, parés pour le froid, la pluie et la boue, toujours prêts pour une expédition sans crainte des dénivelés et des kilomètres, mais en ce mois de décembre, beaucoup de brume, celle qui s'accroche, celle qui permet d'apercevoir le non-visible qui en profite lui aussi, pour se promener ou œuvrer dans la forêt...
Mes forêts, elles sont un rêve de mousse, vallonnées, elles vous enchantent si vous savez les regarder et les écouter... attend Pierre, j'ai vu un truc... Pierre se retourne en souriant , me connaissant bien, il me demande d'une voix joviale, un cerf? une fée ou un elfe? mais bien mieux que cela Pierre, toute une bande de lutins avec des paniers d'osier! Pierre n'en croit pas ses oreilles, ils ont l'air terriblement absorbés tu sais , Noël approche... viens, suivons-les, au moins tant qu'ils ne nous voient pas... Ils sont très occupés à ramasser trésor sur la mousse... ils ne sont pas seuls, facétieux et espiègles, ils bombardent de coques de faînes et de bogues de châtaignes en riant, un personnage qui a l'air d'un géant à coté d'eux, attrape Fabrice! le géant rit de bon cœur, allez allez les lutins, il nous reste tant de choses à faire... trouver le bois mort tortueux aux formes étranges, il faut plus de mousses aussi, le petit monde des lutins se remet en chasse de ces trésors tout en sifflotant avec les oiseaux, en voici deux qui se chamaille pour une plume bleutée, les lutins bien sûr pas les oiseaux ! petit bonnet rouge vient de faire tomber son panier d'osier et petit bonnet bleu en profite pour s'accaparer de la jolie plume!
Comme cela est étrange... aimant l'étrange de mes forêts, j'entraine mon compagnon de marche à leur suite... Ils sont tellement occupés qu'ils ne font aucunement attention à nous, où ils font semblant, parfois, ils ont comme consigne, de se laisser voir par certains humains, ceux qui savent transmettent la magie de Noël, les rêves bleutés, l'espoir de rencontre magique avec un renard bavard, il faut que les enfants continuent de rêver pour être heureux, magnifiques rêves qu'ils perdent souvent en devenant adultes. J'avoue, souvent le commun des mortels me prend pour l'une d'elles, une fée rêveuse racontant la magie des mes forêts, afin de transmettre ce lien si précieux qu'est la rêverie...
Donc, sans faire de bruit (et ça, en forêt je sais faire (*_*) nous les suivons un moment, retenant nos rires devant leurs facéties et leurs batailles de mousse verte, Fabrice, en bon chef d'équipe, rameute ses troupes" le Père Noël nous attend! La nuit tombe vite sous le ciel d'hiver à l'abri des grands sapins... mais, magie d'avant Noël, les lucioles arrivent survolant d'un nuage de lumière les lutins joyeux! pourtant à cette saison, jamais personne n'en avait encore aperçu...magie de Noël... les petits bonnets de toutes couleurs, en jolie file indienne, panier emplis de trésors, précédés de Fabrice, reprennent le chemin du retour. À distance, à pas de loup, nous les suivons , ne voulant nous perdre...mais comme par enchantement, deux minuscules secondes à regarder ou poser nos pieds pour sauter ce fossé de mousse, deux minuscules secondes et ils ont disparu ! plus personne! ni à droite ni à gauche, plus personne, ni devant ni derrière, plus personne, plus de lucioles ni de chants joyeux...alors déçus, nous suivons ses cailloux de silex blanc, ceux que l'on frotte pour faire des étincelles, posés là, surement par eux pour que nous retrouvions plus facilement notre chemin. Encore quelques kms de marche avant de revenir à la voiture...
Nos dix kilomètres avalés, la nuit est bien là, toujours en grande discussion avec Pierre, sans y prendre garde, nous arrivons devant une maison, déjà les années précédentes, aux environ de Noël, joliment décorée, elle était rieuse et douce cette maison, aujourd'hui, elle est à-demi illuminée, décoration de Noël commencée, mais pour une fois, garages grands ouverts et surprise, le géant des lutins est là! vous me connaissez bien , curieuse et bavarde je l'interpelle, il n'est pas surpris , son chien fidèle non plus, comme s'ils nous attendaient...que c'est joli, que de trésors vous possédez, que de travail à faire encore! sourire aux lèvres, le géant nous répond...mais venez, venez, je vais vous montrer, et là, nous sommes dans les ateliers du père Noèl, pour de vrais! plein de petits bonnets colorés filent se cacher de tous cotés, j'en ai vu deux se pousser pour grimper à l'échelle, des petits bonnets colorés dépassent des machines à travailler le bois, de boites à outils semi-ouvertes, j'ai même entendu un petit "aie! me pousse pas!"
Mes yeux s'égarent partout, des étagères avec des boites merveilleuses venant de temps lointain, contenant mystères et secrets, un bric-à-brac ou seul Fabrice, le maitre d'atelier sait où se trouve chaque chose et chaque trésor de cette caverne incroyable... suivez-moi... ne pas le quitter des yeux, j'ai l'impression que le garage s'agrandi fur et à mesure que nous avançons, l'écoutant nous expliquer des tas de choses tenues secrètes, je ne sais comment il fait pour retrouver ce qu'il cherche, il vient de sourire, et là, je viens de le reconnaitre, ce sourire, c'est lui, c'est bien lui, ce distributeur de bonheur et de sourires, son plus grand plaisir et de voir joie et gaité dans les yeux des petits comme dans ceux des grands, au moins une fois par an.
Merci Père Noël*
PS c'est grâce a des personnes comme Fabrice que j'ai pu conserver durant toutes ces décennies mon âme d'enfant *__* et vous écrire histoires, contes et poèmes ...
Énorme merci à ce Père Noël des années 2000
Clémentine*
12 décembre2014