Il me faut défaire mon sapin...
Bientôt il ne restera plus rien,
Plus de trace de Noël,
Cette belle fête rituelle.
Décrocher une à une les boules écarlates,
Les dorées, et les boules de nacre,
Celles qui portent prénoms,
Peint d'une main légère,
Sans oublier le nombre,
Qualifiant les années passées...
je commence à défaire mon sapin...
Sapin tradionnel, de couleurs mêlées,
D'objets amoureusement choisis, ajoutés chaque année,
Bonhommes de neiges floqués, tout de modernité
Se mêlant aux anciens, cabossés mais tant aimés,
Je les caresse, les tournant entre mes doigts,
Et je me souviens des Noëls de mon enfance,
Ce joli temps de l’insouciance,
Où il m'était si naturel de trouver trésors
Sous ses branches cachés...
Je tourne autour de mon sapin...
Ne sachant par où commencer,
Des larmes coulent le long de mes joues,
Larmes de souvenirs heureux
En pensant aux Noëls de ma jeunesse...
A cette époque, je ne savais pas,
Dans mon esprit personne ne manquait,
Nous étions là à rire et à chanter,
Maintenant je sais....je sais....
Toujours pour quelqu'un, il manque quelqu'un...
Je défais mon sapin....
Des friandises, il ne reste plus rien
Les petits doigts sont passé par là,
Des pains d'épice il ne reste que ficelle,
Des guirlandes de papillottes , que le papier...
Les sucres d'orge ont disparu
Les guimauves n'ont rien vu !
Les biscuits sont tous partis
Et les bonbons aussi !
Mangés les petits bonhommes de sucre blanc...
Je suis en train de défaire mon sapin...
Ôter l'ange qui trônait tout là-haut,
Retenant guirlandes de perles et rubans dorés
Ranger les lutins de bois, les oiseaux de verre
Les bougies multicolores, les sabots et les lanternes...
Caresser une dernière fois clochettes et anges rieurs,
Boules nouvelles, boules brillantes, boules d'amour,
Il me faut bien trois jours pour défaire mon sapin
Trois jours de souvenirs, qui sans cesse refont surfaces...
Trois jours de mémoire, de sourires et de manque...
Je termine de défaire mon sapin...
Ranger les cartons aux trésors, jusqu’à Noël prochain...
Garder en tête les rires joyeux des enfants,
Qui à leur tour on trouvé trésor d'amour et jouets,
Ne sachant pas, ignorant encore,
Qu'un jour viendra ou eux aussi
Déferont le sapin se souvenant de moi,
Une larme coulant le long de leurs joues, vite essuyée...
Il ne me reste plus qu'à balayer...
Les aiguilles du sapin ...les aiguilles,et mon chagrin....