Leurs coques n'ont connu que la pluie...pour celles qui sont restées
À quoi bon ont-elles pensé, il existe d'autres lacs!
Les anciennes, habituées à tant de bouleversements
Ont répliqué qu'il fallait faire preuve de patience...
Bien sûr vous êtes de fer ou de bois
Mais nous, regardez notre plastique!
Nos couleurs ternies, les craquelures devenant fissures,
Vous, un coup de goudron, un peu de peinture
Et vous allez naviguer comme si rien ne c'était passé
Sauf Pépette, elle ne reviendra plus,
Seules quelques planches disloquées
Mangées par les joncs
Ou ne restait que trois lettres, e t t...
Elle n'a pas résisté à la disparition de son pêcheur
Mais son emplacement immuable au fil des ans
A gardé sa pancarte, afin de ne point l'oublier
Elle, qui a fait les beaux jours du lac
Des décennies durant à taquiner le brochet et le gardon
Au repos, elle attendait le pêcheur
Accrochée à sa chaine piquée dans l'herbage devant le vieux wagon
Posé comme tant d'autres, de l'autre côté de cette petite route de campagne,
Reliant les hameaux du coin
Bouzey n'était que lac et verdure,
Et déjà les gens avaient oublié le drame de la digue
L'abbaye n'était plus qu'une ruine
Et les vieux wagons récupérés servaient de cabanons
Ou les familles venait le dimanche prendre l'air
Le calme du matin faisant place aux rires et la musique de l'après-midi...
C'était l'après-guerre, ils tentaient d'oublier comme il pouvait
Maintenant, les deux ou trois wagons restant rappellent aux anciens leur jeunesse.
Petites maisons et chalets les ont remplacés
Faire le tour du lac n'est plus une aventure à travers joncs,
Arbustes et la forêt ombrageant le lac,
Des chemins entretenus, pratiqués en tout temps par les sportifs,
Même pour traverser la forêt
Plus d'ornières ni de grenouilles surgissant de ces mares provoquées par la pluie
Plus besoin de regarder ou l'on met les pieds
Plus de racines coquines pour vous faire trébucher
Moins de rencontre avec la faune,
L'unique guinguette est toujours là, mais plus rien à voir avec les années cinquante
D'autres restaurants, d'autres campings,
d'autres gens qui ont perdu les souvenirs de leurs parents
Mais j'aime toujours Bouzey et son ciel changeant
les couleurs de l'orage et l'odeur de la pluie
Les cygnes glissants sur l'onde tel des voiliers poussés par le vent
Toute sa faune et sa flore que je ne me lasse de découvrir au fil des ans...
Bouzey....ciel de pluie du 21/04/24...*__*
oups, j'ai oublié de vous dire que le lac à été vidé pour consolider la digue, elle avait déjà céder en 1895... faisant 87 morts et beaucoup de dégât...