Les ponts d’Épinal....
Après avoir ruisselé à travers champs
La voici jouant la belle sous Passerelle au Char d'Argent
Fière et altière, coulant comme une reine,
Elle se fait superbe pour traverser ma citadelle,
Doucement Elle s'étale, jouant son plus beau match
S'épanchant un moment sous la voûte du Pont Patch,
Puis sous la passerelle du bout du Cours
Elle écoute les amoureux et leurs serments d'amour,
Elle passe, coulant sans dire mot
Sous les pavés du Pont Sadi Carnot,
La voici prisonnière, louvoyant entre quais de pierres
S'éclatant en lumière sous Passerelle de Verre
En passant, lance œillade en jet d'eau
A celui qui veille sur Spina, notre petit Pinau
Pavoisée de drapeaux, elle arrive en centre-ville
Forte de souvenirs, sous le Pont du Cent Soixante-Dix
Rebaptisé Pont Couvert, à l'abri de ses verrières
Qui ne verra plus mes jupons voler en printanière,
C'est à ce moment qu'elle devient royale
Dédaignant la Place des Vosges, elle continue sa cavale
En ligne droite vers le Pont Clemenceau
En ayant sur les pierres quelques soubresauts,
Puis m’entraîne avec elle en vagues carpe diem
Vers une passerelle, celle de Bir Hakeim,
Remplaçant le vieux Pont de Bois
Celui qui à jamais restera gravé en moi,
En grande rouleuse, elle passe bienheureuse
Saluant Roseraie et Imagerie bateleuse,
Prête sa furie aux sportifs en kayak
Louvoyant, sur ses vagues gentiment démoniaques
En gerbes brunâtres elle écrase sa furie
Contre les arches centenaires du Pont de la République,
C'est à partir de ce moment, en s'enfuyant
Hors de la cité Lorraine, que fini pour elle les tourments,
Plus de pierres ou de quais canalisateurs
Elle nous donne enfin toute sa rondeur,
File épanouie en jolie Demoiselle,
Quitte la ville, court toujours belle
Cours, cours à jamais ma Moselle....
Clémentine*
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