Au grenier des cœurs oubliés je suis allée
Chiner doux trésors veloutés
Désuètes images un peu jaunies
Vieux souvenirs du temps jadis
Dans la pénombre je musarde
Je flâne, folâtre et m'attarde,
À pas comptés, à pas feutrés
Sur les lattes du vieux plancher
Caressant des yeux troublante chalandise
Marquant de mes doigts douce poussière grise
...Bruissement furtif d'ailes cachées...
Il est là, il attend, depuis longtemps calfeutré
Alors je cherche, je déplace et je fouille
Soulevant couvercles en ferrure de rouille
Ouvrant valises de cuir fatiguées
Malles d'osier venues d'autres années
Tapies dans l'ombre n'ayant jamais bougé
Entre vieux cartons et toiles d'araignées
C'est là qu'elle l'avait déposé
Un triste matin de guerre du siècle passé
Au milieu de dentelles fanées
De livres d'amour et de photos fatiguées
Surement pour mieux le protéger...
Elle lui avait murmuré...
Surtout, surtout ne bouge pas
N'écoute pas bruits de bottes et pas de l'oie
Quand il reviendra, je viendrais te chercher
À lui t'offrir pour tout lui faire oublier
Mes yeux incrédules ont voulu le toucher
Une fraction de seconde et il s'est envolé
Retrouver cet autre, qui depuis l'attendait
La malle ne respire plus, son cœur est délivré....
Il n'était jamais revenu...
Dans ce grenier,
Elle n'est jamais remontée...
Elle n'est jamais remontée...
Dans la forêt son corps martyrisé
Reconnu par ficelle remplaçant lacet...
C'était en septembre, des larmes me l'ont conté
Il s'appelait Claude, Il avait vingt-trois ans
Elle s'appelait Jacqueline, en avait tout autant...
À mon Oncle jamais connu....
...à son Elle, vieille dame aujourd'hui disparue...
...à son Elle, vieille dame aujourd'hui disparue...
Clémentine*