La babouche de Baugrichon
Une babouche...
Comme cela est étrange
Une babouche dans ma contrée...
Revient en ma mémoire des histoires, dans ma jeunesse contée...
Dans un passé lointain
Étaient venus en notre haut pays vosgien
trois génies de première catégorie
Ils avaient mission d'obtenir
Afin de monter en grade sur l’île de Chergu'yr
Où ils espéraient couler des siècles heureux
l'hommage complet des gens de nos montagnes...
Baugrichon était l'un d'eux
Un peu poltron, un peu grincheux...
Ce jour-là, il fuyait devant une nuée d'oiseaux,
les doux amis de plumes de la gentille Badette,
La seule, du haut de ses dix ans à lui résister
Elle se moquait des charmes qu'il pouvait inventer
Et son intention était de tout raconter
Afin les gens de nos montagnes de ses sortilèges protéger...
Vexé des railleries sur sa personne, colportées par la fillette
Dans un sac, Baugrichon voulu l'enfermer
Il voulait qu'elle cesse de raconter
Les maléfices qu'il utilisait
pour arriver à ses fins à l'encontre des montagnards,
Car il se voyait bien, rentrant sur son ile, adulé et respecté des autres génies...
Mais...
Il avait omit, tout simplement, l'amitié des oiseaux pour Badette,
Ces amis de plumes, chanteurs et enchanteurs
Pour qui elle se privait de son pain l'hiver, cassait la glace des flaques
Pour qu'ils puissent s'y désaltérer, elle chantait avec eux au printemps et riait au soleil de l'été en les regardant voltiger, c'est vrai, en automne, ils lui offraient mûres et noisettes,
Elle était leur douce amie, et ils étaient prêts à tout pour la protéger.
Alors quand Baugrichon ricanant, fier de son forfait, un sac gigotant et hurlant sur le dos
Se dirigea vers la grotte noire, là ou les trois génies vivaient depuis leur arrivée,
En une fraction de seconde, il se retrouva cerné d'ailes en colère
Il voulut les faire fuir, criant et gesticulant, mais les oiseaux étaient si nombreux, rameuté par le cri rauque du geai
Qu'il se trouva submergé par toutes ces plumes, il n'avait plus le choix que de détaler
Lâcha le sac qui roula sur la mousse,
Badette s'en libéra, et tout en défroissant sa robe, elle criait... sus à Baugrichon !
Alors, il fila encore plus vite, protégeant sa tête du mieux qu'il pouvait de ses bras
Le pic-vert lui ayant volé son bonnet
Les fauvettes lui tiraient les cheveux, les mésanges lui picoraient le nez
La chouette hululait à ses oreilles
Rouge-gorge et bouvreuil le giflaient de leurs ailes
Sa piaillait de tous les côtés
Dans sa fuite effrénée, Baugrichon ne voyait plus où il mettait les pieds
Les racines, farceuses, ondulaient sous la mousse, il trébucha
De tout son long s'étala, vite, se releva pour fuir plus loin encore
Abandonnant la babouche de son pied tombée...
Tout le monde sait
Qu'il n'est pas facile de courir dans les bois chaussé de babouches !
En zigzaguant et hurlant, poursuivi des oiseaux, il fuyait dans la forêt
Dans la pénombre du bois
Les sapins profitaient de leurs branches piquantes pour le malmener,
Mais surtout pour l'égarer...
Car à cette époque, les elfes de la forêt avaient mission de vite faire repousser
Brimbelliers, fougères et bruyères pour cacher aux yeux des chasseurs
Sentes crées par le passage des biches, des renards et des belettes,
Et la multitude des Habitants à deux, quatre où six pattes, vivants là...
Et me voici, trois siècles plus tard
Arpentant mes fabuleuses forêts,
Par hasard, je l'ai trouvée, cette babouche devenue de bois
Pendant tout ce temps,
Là où elle est tombée, elle est restée
Et depuis des siècles,
À l'ombre des sapins géants, Baugrichon cherche encore
Car un génie, dans son pays ne peut revenir
Avec un pied déchaussé...
Si un jour, dans la forêt vous croisez
Un drôle de petit bonhomme au bonnet vert et chaussé d'une seule babouche
N'ayez aucune crainte de ce génie, un peu peureux, un peu grincheux et de tous oublié
Car pour le faire fuir, comme un oiseau, il vous suffira de siffler!
Mais je dois vous avouer encore une chose, j'ai reposé la babouche au milieu d'une clairière pour qu'il puisse enfin la retrouver et dans son ile repartir, trois siècles... c'est assez cher payé, vous ne croyez pas?
Clémentine*
10 10 2017
Une babouche...
Comme cela est étrange
Une babouche dans ma contrée...
Revient en ma mémoire des histoires, dans ma jeunesse contée...
Dans un passé lointain
Étaient venus en notre haut pays vosgien
trois génies de première catégorie
Ils avaient mission d'obtenir
Afin de monter en grade sur l’île de Chergu'yr
Où ils espéraient couler des siècles heureux
l'hommage complet des gens de nos montagnes...
Baugrichon était l'un d'eux
Un peu poltron, un peu grincheux...
Ce jour-là, il fuyait devant une nuée d'oiseaux,
les doux amis de plumes de la gentille Badette,
La seule, du haut de ses dix ans à lui résister
Elle se moquait des charmes qu'il pouvait inventer
Et son intention était de tout raconter
Afin les gens de nos montagnes de ses sortilèges protéger...
Vexé des railleries sur sa personne, colportées par la fillette
Dans un sac, Baugrichon voulu l'enfermer
Il voulait qu'elle cesse de raconter
Les maléfices qu'il utilisait
pour arriver à ses fins à l'encontre des montagnards,
Car il se voyait bien, rentrant sur son ile, adulé et respecté des autres génies...
Mais...
Il avait omit, tout simplement, l'amitié des oiseaux pour Badette,
Ces amis de plumes, chanteurs et enchanteurs
Pour qui elle se privait de son pain l'hiver, cassait la glace des flaques
Pour qu'ils puissent s'y désaltérer, elle chantait avec eux au printemps et riait au soleil de l'été en les regardant voltiger, c'est vrai, en automne, ils lui offraient mûres et noisettes,
Elle était leur douce amie, et ils étaient prêts à tout pour la protéger.
Alors quand Baugrichon ricanant, fier de son forfait, un sac gigotant et hurlant sur le dos
Se dirigea vers la grotte noire, là ou les trois génies vivaient depuis leur arrivée,
En une fraction de seconde, il se retrouva cerné d'ailes en colère
Il voulut les faire fuir, criant et gesticulant, mais les oiseaux étaient si nombreux, rameuté par le cri rauque du geai
Qu'il se trouva submergé par toutes ces plumes, il n'avait plus le choix que de détaler
Lâcha le sac qui roula sur la mousse,
Badette s'en libéra, et tout en défroissant sa robe, elle criait... sus à Baugrichon !
Alors, il fila encore plus vite, protégeant sa tête du mieux qu'il pouvait de ses bras
Le pic-vert lui ayant volé son bonnet
Les fauvettes lui tiraient les cheveux, les mésanges lui picoraient le nez
La chouette hululait à ses oreilles
Rouge-gorge et bouvreuil le giflaient de leurs ailes
Sa piaillait de tous les côtés
Dans sa fuite effrénée, Baugrichon ne voyait plus où il mettait les pieds
Les racines, farceuses, ondulaient sous la mousse, il trébucha
De tout son long s'étala, vite, se releva pour fuir plus loin encore
Abandonnant la babouche de son pied tombée...
Tout le monde sait
Qu'il n'est pas facile de courir dans les bois chaussé de babouches !
En zigzaguant et hurlant, poursuivi des oiseaux, il fuyait dans la forêt
Dans la pénombre du bois
Les sapins profitaient de leurs branches piquantes pour le malmener,
Mais surtout pour l'égarer...
Car à cette époque, les elfes de la forêt avaient mission de vite faire repousser
Brimbelliers, fougères et bruyères pour cacher aux yeux des chasseurs
Sentes crées par le passage des biches, des renards et des belettes,
Et la multitude des Habitants à deux, quatre où six pattes, vivants là...
Et me voici, trois siècles plus tard
Arpentant mes fabuleuses forêts,
Par hasard, je l'ai trouvée, cette babouche devenue de bois
Pendant tout ce temps,
Là où elle est tombée, elle est restée
Et depuis des siècles,
À l'ombre des sapins géants, Baugrichon cherche encore
Car un génie, dans son pays ne peut revenir
Avec un pied déchaussé...
Si un jour, dans la forêt vous croisez
Un drôle de petit bonhomme au bonnet vert et chaussé d'une seule babouche
N'ayez aucune crainte de ce génie, un peu peureux, un peu grincheux et de tous oublié
Car pour le faire fuir, comme un oiseau, il vous suffira de siffler!
Mais je dois vous avouer encore une chose, j'ai reposé la babouche au milieu d'une clairière pour qu'il puisse enfin la retrouver et dans son ile repartir, trois siècles... c'est assez cher payé, vous ne croyez pas?
Clémentine*
10 10 2017
Après cette jolie découverte de la babouche dans la forêt, je n'ai pu résister à faire une suite à ma façon de l'histoire de Badette" la fillette aux oiseaux"des nouveaux contes de la vallée des lacs" de Léon Fresse...
je suis certaine du sourire de Léon... enfin, une qui ose encore écrire des légendes sur notre belle contrée...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire