Ma légende pour l'étang de la Comtesse... en forêt Vosgienne
Il est des secrets si bien gardé
Que beaucoup d'entre vous ne peuvent les imaginer
Alors, puisque certains je connais, avec vous, je veux bien les partager..
Celui-ci se passe sur les rives d'un étang
Longtemps oublié, dans ma belle forêt Lorraine
Il porte joli nom, celui de Comtesse
Paisiblement, au fil des saisons
Les arbres se mirent au gré de ses eaux
Faisant naître d'étranges tableaux
Les oiseaux le survolent à fleur d'ailes
Troublantes esquisses intemporelles
Le renard, au petit matin vient s'y désaltérer
Virevoltent dans les joncs les demoiselles ailées
Les rainettes y chantent de concert au printemps
La biche, craintive, surveille son faon
Droseras rapace et linaigrette à la douceur de coton
Egaient la tourbière à la fin de la belle saison
Mais le temps a si longuement passé
Que tous ont oublié le prénom de la belle, qui lui fut donné
Son rang de noblesse suffisant
L'étang est devenu celui de la Comtesse, tout simplement
Une jouvencelle aux seize printemps, par ces parents, envoyée
Parfaire ses connaissances à l'abbaye de Chaumouzey
La silencieuse de pierre, blottie au milieu d'immenses forêts
Ils étaient sûr qu'elle n'y perdrait sa pureté
A un prince désirant la marier
Mais c'était sans compter sur les facéties du vent
Lui susurrant sans cesse de le regarder
Ce beau jardinier à la peau mate et aux grands yeux de geai
Un manant du village voisin
Il venait là, pour les moines travailler chaque matin
Elle lutta un certain temps
Tentant de sa blanche main de chasser ce vent
Comme on chasse un insecte arrogant
Ou rêverie troublante
Mais cet été-là fût si chaud
Des frissons de désirs sans cesse lui parcouraient le dos
Alors, un soir de pleine lune
Du cloître s'échappant
Pour se rafraîchir
Couru se baigner dans l'étang
Le jardinier ayant eu la même idée
Ils ne pouvaient échapper aux désirs du vent
En souriant, la lune se voila pudiquement
Le Prince elle ne put épouser
Le jardinier dans son village fût renvoyé
Longtemps, elle pleura dans sa monacale cellule, enfermée
Jusqu'à ce soir de lune triste, ou elle pût s'en échapper
Jusqu'à ce soir de lune triste, ou elle pût s'en échapper
Et tel un fantôme, disparu dans la forêt
On retrouva son corps au soleil levant
Sa blonde chevelure sur l'onde flottant
Sur la berge, une simple chemise de coton blanc
A la place du coeur, une fleur, délicatement posée
Nymphéa en larme de rosée...
De nos jours encore
Certaines nuits, à la lueur d'une lune rousse
Quand dérive sur l'étang
Blonde chevelure de pollen au printemps
Les berges, de sa nudité se souvenant
Se redressent céans
Devenant arborescence parée d'or sous le vent
Et si un soir vous promenant
Vous apercevez jolie nymphe au corps de feu
Se posant délicatement sur nymphéa rosissant
Ce n'est que l'âme égarée du jardinier
Venu pour une nuit encore, la comtesse aimer
Pour un moment volé dans le vent
De l'étang, ils sont les éternels amants...
Clémentine*
20/08/18
L'arbre géant? tournez donc votre tête ou votre pc sur la droite....🙃😊
Jolie nymphe au corps de feu de l'étang porte bien son nom... |
A bien regarder, un visage se dessine à l'avant de la flaque de pollen.... |
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