CH
File
le vent….
Au
grand soleil, un matin de printemps
Mon cœur s’est mis à battre doucement
D’un long songe hivernal il revenait
Paisiblement, tendrement, il te découvrait,
*
*
Toi…
*
*
Toi qui dans mon sommeil me caressais,
Me susurrais des mots que nul autre
n’entendait
Tu passais me voir, même tard le soir
Me berçant langoureusement dans le
noir
*
Tu me donnais envie et rêves éveillés
Toujours à me conter ce que tu avais rencontré
*
La truite bleutée musardant au fil de
la Vologne
La demoiselle ailée faisant la belle sans
vergogne
Le chant des blés verts, l’aubépine
jolie
S’exhibant dans les champs comme en
bijouterie
*
Tu attisais ma curiosité, sifflant
comme pinson
Me promettant jolie danse sur un air
d’accordéon
Tu me pressais à toi de m’ouvrir
Sûr de ton pouvoir, tu voulais
m’éblouir
*
Tu me racontais avec moult détails
Princesses ottomanes se baignant en
sérail
Au moucharabieh les épiant, regards
impudiques
Princes charmeurs aspirant à joutes
érotiques
*
Tout près, là, dans le champ voisin
Les amoureux se roulant dans le foin
N’hésitant jamais à me faire rougir
Me voulant écarlate pour ton auguste
plaisir
*
Depuis mon réveil, tu te fais plus
pressant
Bousculant ma jupe, mon jupon envolant
Me trompant sans remords avec fleurs
des champs
Mon cœur s’assombrit devant l’orage
menaçant
*
Mais toi, tu le trouves joli, étoile noire
caressée
Par le soleil, la lune et toute la
gente ailée
Tu me retrousses, tu me détrousses
Me bouscules, me promet bel amour sur
lit de mousse
*
Beau chanteur, tu déferles sur ma
soie,
D’un air ravageur, dissémines mon émoi
L’azur frémissant en reste pantois
Il ferme les yeux, désertant mon
effroi
*
Sans pudeur pour ma vie s’effaçant
Mes dentelles au sol, tu files maudit
vent
Je n’étais que fleur de pavot, cœur velouté
robe de sang
Mais je reviendrais, je reviendrais au
prochain printemps…
Clémentine*
10 Juin 2015
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