1 oct. 2018

les Amoureux du cours... ma légende d'Epinal...



                                                                                                                                     CH

les Amoureux du cours... ma légende d'Epinal


Elle était belle et sensuelle
Faisant à tous tourner la tête
Pas très fidèle, elle s'amusait
Allant de l'un à l'autre, elle riait
Jetant leur coeur après usage
Elle ne savait pas rester sage.

Lui, amoureux fou, amoureux doux
Par une froide nuit sans lune
S'en alla à la rencontre des fées
Expliquant son infortune
De la voir riante et insouciante,
Et de son cœur meurtri se moquer.

Il pria la Bonne Fée de le transformer
Arbre il voulait devenir,
Pour ne plus laisser son cœur souffrir
Rester de bois voilà son désir
Quand elle passait en galante compagnie.

La fée accéda à sa requête
Ayant une idée derrière la tête
De longs mois, il vit son amour
Venir aimer sous ses branches chaque jour
Jetant dans son cœur de bois le trouble
Ses feuilles pleuraient sur la coquine
Qui un jour se demanda pourquoi
Reconnaissant le sel de ses larmes
Elle se trouva toute en émoi.

Doucement s'approchant, fébrilement le tronc enlaça...
C'est à ce moment-là que Douce Fée se manifesta
Et depuis ce jour, l'on peut voir au cours d'Epinal
Amoureux heureux et Coquine ravie,
A jamais enlacés,devenus tronc séculaire,
Ils offrent leur ombrage aux amoureux de passage
Au beau milieu d'un parc, celui de ma belle ville
Elle a enfin compris que c'est lui qu'elle aimait,
Partageant ses racines, à lui, soudée à jamais...

Clémentine*

29/04/2011




28 sept. 2018

L'agnelle et le loup (nouveau conte de la forêt vosgienne)Bouzey


L'étang de la Comtesse... une de mes photos bien sur*__*


L'agnelle et le loup


Ils se sont rencontrés un matin d'automne
Sur les rives de l'étang, celui de la Comtesse
Curieux étang plein de secrets et de mystères
Où les rainettes chantent au printemps
Jouant concert bruyant dans le vent
Celui qui chante et siffle dans les branches
Offrant perchoirs et nichoirs aux oiseaux de la forêt
Le geai aux ailes bleutées, cacarde
Gardien de la forêt, dès votre arrivée,  lance son cri de garde
Afin que tous les animaux puissent se cacher...
Les demoiselles ailées, jolies libellules, tout en voltige, baguenaudent
Et le loup en chasse, rôde...
Il s'ennuie, ayant perdu toute sa famille et ses amis
Devenu le dernier chasseur chassé et pourchassé de la contrée
Il est vrai que les traqueurs du comté ne lui laissent aucun répit
Flèches en carquois et arc en bandoulière
Ils parcourent la forêt, car l'abbaye de Chaumousey ils devaient protéger
Mais le loup se moque bien du prieuré
N'ayant aucune envie de prier
Il cherche son déjeuner, de préférence
Chair fraîche et bien tendre...

L'agnelle s'est égarée,
Trouvant plus agréable les chants de la forêt
Que le vert des champs où sa famille broutait
Elle chemine tranquillement dans les bois...
Mais déambuler ou chasser, cela donne soif
Voilà pourquoi, sur la berge du bout de l'étang
Venus tous deux s'abreuver,
L'un venant de rive gauche, l'autre arrivant de rive droite
Museau à museau, ils se sont retrouvés
L'agnelle n'ayant jamais vu de loup ne se trouva nullement apeurée
Et le loup, solitaire affamé, la toisant, n'en ferait bien qu'une bouchée...

Mais...

Il faut que je vous confie un secret...

Sur l'étang, les demoiselles ailées ne sont que de minuscules fées
En conciliabule, elles ont décidé qu'en ces lieux et cette si belle journée
Rien de cruel ne pouvait arriver
Unissant leurs pouvoirs, elles se sont misent à chanter,
À tourbillonner et virevolter au dessus de l'étang
 Brandissant à l'azuré du ciel
 Baguettes magiques à la douceur de miel...
Un murmure cristallin parcouru l'onde qui se mit à frissonner
Alors, face à face, longtemps, longtemps, comme pétrifiés
L'agnelle et le loup se sont regardés
Puis, doucement, se sont apprivoisés...

Depuis ce jour, quand l'automne revient après l'été fatigué
On peut les voir se sourire, se mirant dans les eaux insolites de l'étang
Sous le regard bienveillant d'étranges libellules chantonnant dans le vent...

Clémentine*

27/09/18
                                              
Avez-vous reconnu la blonde agnelle et le noir loup?

            conte pour enfants écrit pour accompagner une de mes photos d'expo, série reflets
      Rien que des mots glissants sur les nuages

22 sept. 2018

Mon aurore boréale...


                                                             




Mon aurore boréale
Instant de rêve magistral
Couchés dans la froidure
Les yeux rivés sur les nues
Enveloppée de rose et de fuchsia
Tenue au chaud aux creux de tes bras

Incorporel éther, soyeux enchanteur
Perdure sans relâche en l'extase de nos coeurs
Comme radieux concert de violoncelles
Aux vibrantes notes intemporelles
Bel aurore boréale
Instant de rêve magistral...

Clémentine*
20:02:17




image du net







17 sept. 2018

Un col, La Chapelotte, tenir ou mourir...1914/1918


                                       Un col, La Chapelotte, tenir ou mourir...1914/1918

la roche gardera à jamais la tristesse dans ses replis de granit
                                         Un col, La Chapelotte, tenir ou mourir...1914/1918



Il est des endroits ou toujours planent les âmes des hommes qui ont, de gré ou de force participé à celle que l'on appelle "la Grande Guerre" celle que j'appelle la dévoreuse, dont la force a dépassé le courage et l'abnégation des Hommes.
Nous reste pour nous souvenir, des endroits de vestiges, de recueillement, des traces de vie et de mort ne dépendant que de fraction de seconde, celle de chance ou de malchance pour ses Hommes

A leurs Mémoires,  notre devoir de nous souvenir...



Mais je sais

Qu'il y aura toujours quelqu'un comme moi
Pour caresser les pierres et ressentir leurs émois
Pour ne pas oublier la peur et le sang
De ces soldats, qu'ils soient français, allemands
Ou venus de lointains continents
La "Mondiale" a malmenée tous ses enfants

Errer à pas silencieux dans les tranchées,
Imaginer les hommes courbés
Les voir courir sous des déluges de feu et de mort
Ils n'ont pas le choix, l'hiver, la boue, le froid,
Et cette terreur qui ne les quitte pas

Certains jours de grands vents résonnent encore
Du bruit assourdissant du canon et de la mitraille
S'insinue entre les branches l'écho de hurlements
Envolés de ce mont de la Chapelotte, il y a plus de cent ans

Arpenter ces lieux de forêt qui ont retrouvé la paix
Ou chaque nouvel arbre se nourrit de leurs chairs
Descendre dans les abris enfouis sous la roche
Lugubres refuges quand trop fort grêlait la mort
Parcourir des boyaux, creusés à cœur de montagne
Protection de roc aux déluges d'obusiers et de mortiers
Toucher ces parois à pleine main ou du bout des doigts
C’est ressentir leurs peurs de ne plus jamais revoir leurs toits

Ne vous-y trompez surtout pas

Ces hommes pleins d'allant et de courage
Se battant pour leurs pays et leurs vies
Trainaient aux fonds de leurs tripes
Cette invisible peur de mourir
Venue de leurs pires cauchemars d'enfants
                                               
Sur ces crêtes de barbelés et d'horribles pièges
Sur ces crêtes devenues tristes cimetières
Sur ces crêtes ou l'on ne peut que frissonner
A la pensée de ses hommes qui n'avaient rien demandé,
A qui on a pris jeunesse et vie de liberté
Pour en faire corps brisés, âmes meurtries à jamais
Où les "Disparus" aspirés par la mort et la glaise
Dormiront sans retour
Nimbés de leur bravoure.


15/09/2018


 
 Coté allemand, un véritable labyrinthe avec entrée et sortie très éloignées l'une de l'autre


Coté français on creusait tout autant...



Plus profond on creusait, plus de chance de survivre...




Les arbres ont pris le temps de repousser, ce que voyaient les soldats abrités dans ce trou  était tout autre...





la trop célèbre queue de cochon... peinte en jaune maintenant...
Celle-ci prouve la violence des combats





La nature se bat pour reconquérir ces endroits... comme un maquillage sur une plaie béante

12 sept. 2018

Les invisibles...



 Invisible, oeuvre de LEVALET, artiste street art spinalien



Les invisibles

Là, ils ont travaillé
Là, ils ont peiné
Dans un vacarme infernal
Entre chaleur et dévorante vapeur      
Les hommes de Völklinger Hütte
Brûlant leur peau
A la fournaise des hauts-fourneaux
Laissant leurs poumons
A la poussière de la production

Gémissement des chariots peinant sur les rails
Grincement des machines que l'on pousse à l'extrême
Les gueulards béants attendent leur dû
Avant de vomir coulées ardentes comme volcans en éruption
Par des chemins laminés aux brûlures incandescentes
L'usine a toujours l'air d'être en feu...
                                                             
Les Hommes, je les imagine,
D'un revers de manche charbonnière
Essuyant un front maculé de graisse,
 De sueur et de poussière mêlée
Les oreilles bourdonnantes aux bruits assourdissants    
Crépitements, râles et sifflements
De toutes ces machines produisant fonte brûlante
En sort ce qui deviendra
Le progrès pour certain
N'étant que géhenne pour les autres
Pourtant, ces hommes,
Ils étaient fiers de leur labeur
Le monde se recréant à leur douleur

Ce que je trouve beau aujourd'hui
Hier, pour gagner leur vie ou leur survie
Les ont fait souffrir
La rouille me fait toujours rêver, 
Elle sait faire revivre le passé,
Vous replongeant dans des univers oubliés
Rouille, lambeaux de souffle d'âmes disparues
Toujours saura vous conter le destin
Des Hommes et des Femmes de Völklinger Hütte
Des Femmes et des Hommes d'ici ou d'ailleurs,

Un peu, beaucoup de leurs vies
Dévorées par les hauts-fourneaux...

Clémentine*
20/08/18



les photos"à ma façon" de la fonderie sont là... https://revedouxreve.blogspot.fr

Aux 250 Hommes et Femmes qui ont trouvé la mort sur ce site au cours de la deuxième guerre mondiale...sans oublier tous les autres...

géhenne = enfer, souffrance









29 août 2018

Ma légende pour l'étang de la Comtesse... en forêt Vosgienne













Ma légende pour l'étang de la Comtesse... en forêt Vosgienne



Il est des secrets si bien gardé
Que beaucoup d'entre vous ne peuvent les imaginer
Alors, puisque certains je connais, avec vous, je veux bien les partager..


Celui-ci se passe sur les rives d'un étang
Longtemps oublié, dans ma belle forêt Lorraine
Il porte joli nom, celui de Comtesse
Paisiblement, au fil des saisons
Les arbres se mirent au gré de ses eaux
Faisant naître d'étranges tableaux
Les oiseaux le survolent à fleur d'ailes
Troublantes esquisses intemporelles
Le renard, au petit matin vient s'y désaltérer
Virevoltent dans les joncs les demoiselles ailées
Les rainettes y chantent de concert au printemps
La biche, craintive, surveille son faon
Droseras rapace et linaigrette à la douceur de coton
Egaient la tourbière à la fin de la belle saison

Mais le temps a si longuement passé
Que tous ont oublié le prénom de la belle, qui lui fut donné
Son rang de noblesse suffisant
L'étang est devenu celui de la Comtesse, tout simplement
Une jouvencelle aux seize printemps, par ces parents, envoyée
Parfaire ses connaissances à l'abbaye de Chaumouzey
La silencieuse de pierre, blottie au milieu d'immenses forêts
Ils étaient sûr qu'elle n'y perdrait sa pureté
A un prince désirant la marier 

                                    
Mais c'était sans compter sur les facéties du vent
Lui susurrant sans cesse de le regarder
Ce beau jardinier à la peau mate et aux grands yeux de geai
Un manant du village voisin
Il venait là, pour les moines travailler chaque matin
Elle lutta un certain temps
Tentant de sa blanche main de chasser ce vent
Comme on chasse un insecte arrogant
Ou rêverie troublante  
                                                
Mais cet été-là fût si chaud
Des frissons de désirs sans cesse lui parcouraient le dos
Alors, un soir de pleine lune
Du cloître s'échappant
Pour se rafraîchir
Couru se baigner dans l'étang
Le jardinier ayant eu la même idée
Ils ne pouvaient échapper aux désirs du vent

En souriant, la lune se voila pudiquement

Le Prince elle ne put épouser
Le jardinier dans son village fût renvoyé
Longtemps, elle pleura dans sa monacale cellule, enfermée
Jusqu'à ce soir de lune triste, ou elle pût s'en échapper
Et tel un fantôme, disparu dans la forêt

On retrouva son corps au soleil levant
Sa blonde chevelure sur l'onde flottant
Sur la berge, une simple chemise de coton blanc
A la place du coeur, une fleur, délicatement posée
Nymphéa en larme de rosée...

De nos jours encore
Certaines nuits, à la lueur d'une lune rousse
Quand dérive sur l'étang
Blonde chevelure de pollen au printemps
Les berges, de sa nudité se souvenant
Se redressent céans
Devenant arborescence parée d'or sous le vent

Et si un soir vous promenant
Vous apercevez jolie nymphe au corps de feu
Se posant délicatement sur  nymphéa rosissant
Ce n'est que l'âme égarée du jardinier
Venu pour une nuit encore, la comtesse aimer
Pour un moment volé dans le vent 
De l'étang, ils sont les éternels amants...

Clémentine*
20/08/18


L'arbre géant? tournez donc votre tête ou votre pc sur la droite....🙃😊


Jolie nymphe au corps de feu de l'étang porte bien son nom...
A bien regarder, un visage se dessine à l'avant de la flaque de pollen....











21 août 2018

Mirabelles, mes toutes belles...


Mirabelles, mes toutes belles...



Ce matin... mirabelles...
Ces petits joyaux m'attendent chaque été
Ma préférence pour les récolter
Y aller dès potron-minet
Quand chacun en est encore à boire son premier café
Le verger a été fauché il y a un petit moment
L'herbe et les fleurs repoussent tranquillement

Et ce matin,
Il n'y a que moi ...
Moi et les sauterelles facétieuses
Chauffant leurs pattes au soleil levant
Espérant leur petit déjeuner
Aux fruits sur l'herbe tombés
Elles sont venues sucrer leurs antennes
Du verger, l'été, elles sont les gardiennes
Ces petites acrobates bohémiennes

La chicorée sauvage chantonne,
Cela vous étonne ?
Assise en tailleur
Petit matin bonheur
Je les écoute rêveusement
Laissant mes cheveux s'ébouriffer sous le vent
Leurs jupons d'azur en faisant tout autant

le renard aux yeux écarquillés
Me regarde tranquillement
Avant de disparaître subtilement
Aux frondaisons de la haie
                                          
Le soleil éternue joliment
Vent frissonne doucereusement
Nuage fuit langoureusement
Doux bruissement dans les branches
Comme un éthéré vol d'archange

Le clocher sonne
Les abeilles bourdonnent
Il est grand temps de ramasser
Ces délicats petits fruits dorés...

Clémentine*
18/08/18


7 août 2018

L'Amante

LE VERROU  Jean-Honoré Fragonard *



    L'Amante


Du bout des doigts
Elle n'est qu'une caresse
De la pointe de son cœur
Voltige douce tendresse
En l'extrême de ses cils
Un regard de déesse
Elle le transcende
L'emmène si loin
Dans un monde fabuleux
Ou volupté n'a d'égal que plaisir
Exacerbation des sens
Délice en jouissance
Désir poussé au paroxysme
Elle est son addiction
Elle est son secret
Celle qui le retrouve
À la tombée de la nuit
Dans la cachette de son grand lit...


Clémentine*
7/08/18








*Par Jean-Honoré Fragonard — The Yorck Project (2002) 10.000 Meisterwerke der Malerei (DVD-ROM), distributed by DIRECTMEDIA Publishing GmbH. ISBN : 3936122202., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=151002


30 juil. 2018

Il était un mauvais garçon...






Il était un mauvais garçon...



Il était un mauvais garçon
Mon coeur l'avait choisi avec déraison
Et je me souviens avec tendresse
De son beau regard menthe à l'eau
Lui qui préférait de loin le tord-boyau

Sa voix de crooner si envoûtante
Au creux de mon oreille, chantante
...Souvent je pense à vous Madame...
Son sourire ensorcelant
Voulant croquer la vie à pleines dents

Comment, mais comment lui résister
Il lui suffisait de me fredonner...

Dans les endroits malfamés il m'emmenait
Mais quand dehors fumer il sortait
D'un claquement de doigts un loubard il appelait
Personne n'approche, assommes celui qui oserait

Les mauvais garçons...
Quand l'aiguille de mon talon 
Resta coincé dans la grille du paillasson
Un genou à terre, comme Prince devant Cendrillon
Élégamment me rechausse avec distinction
Sourire en coin... Mec ta femme j'ai touché
Elle a vraiment de jolis pieds

Et cette rose glissant sur le zinc sous mon nez
En sortant il m'a fallu la jeter
Solution de facilité,
La bagarre voulant éviter
Folle fragmentation de ma vie
Bouleversement dans ma petite bourgeoisie

Il était un mauvais garçon
Mon cœur l'avait choisi avec déraison...

Clémentine*




26 juil. 2018

Traversée de vie... à Josepha.




 Traversée de vie... à Josepha...


Pour beaucoup, traverser la vie
C'est ne subir que ses intempéries
Comme prendre un versatile canot
Descendre les rapides du fleuve Congo
Et affronter le tumulte de ses eaux
                                                                 
On s'accroche, on prend des taloches
 Lames de fond nous amochent
On pense toujours couler
Mais on finit par remonter
Le fil de la vie est si tenu
Que l'espoir de vivre en est accru

Alors, on s'agrippe plus fort encore
L'espoir en soit n'est jamais mort
Qu'importe la distance à parcourir
Si tout au long de cette traversée
Nous sommes bien accompagnés

Car riche ou indigent
Malade ou bien-portant
Aucun de nous n'a le choix
De nos jours comme autrefois
Il nous faut le mieux possible 
Franchir cette traversée de vie...

Clémentine*

23/07/18


Tous, nous avons le droit d'aller le plus loin possible
Même si notre vie est limitée dans sa durée
Elle devrait s'écouler pour chacun d'entre nous comme un long fleuve tranquille... elle devrait...


photo Est Républicain

12 juil. 2018

Rouille...






Un peu...
Beaucoup...
Pour vous, trop...
Pour moi, juste assez...

Que tu sois outil, arme
Ou porte blindée
En vert de grisé
Tu sais me raconter
La sueur, la peur et le labeur
Oxydé d'un temps reculé
Erugineux témoin 
D'un passé si peu lointain

Ankylosée et sclérosée
Tu restes en superbe
Belle tourelle rubigineuse
Dominant une vallée heureuse
Glissement de mitraille sur tes flancs
Dessine un monde surprenant
En jeu d'ombre et de lumière
Sur un bien étrange planisphère...

Rouille... peintre engourdi du souvenir...
merci

Clémentine*
10/07/18


  1.  

5 juil. 2018

Comme une fée sur mon épaule

                                                                                 






Comme une fée sur mon épaule...



J'ai gardé mon âme d'enfant
Celle qui laisse en bord de cils larmes perlant
En regardant sur un écran mourir Peter Pan
Même si je sais tout au fond de moi
Que jamais il ne mourra
Tant qu'un enfant en son histoire croira
*
Qu'importe les années
Elles peuvent bien défiler
Au pas de charge ou vagabonder
Il y aura toujours une petite fée
Sur mon épaule perchée
Pour l'âme de ma jeunesse garder
*
Puisque ce poème vous avez survolé
Elle saura vous trouver et la vôtre préserver
Car dans la vie il est important
Quel que soit les ans
De toujours garder son âme d'enfant

Clémentine*
3/07 2018






2 juil. 2018

A Paul Eluard...


Paul Eluard 1895/1952     photo du net


A Paul Eluard...

Tu as écrit son nom
Sur les plus belles pages de la vie
En marge de celles baignées de tristesse
Un bel-en-tête libre en chaque pensée
Sur papier couché, déposé
De ta plume en bel aisance
Les jours de grande tourmente
Tu l'as crié, hurlé, susurré

Pour que tous puissent encore y penser
Y croire pour encore l'espérer
En bas de page
Tu l'as réitéré
Toi qui as su le lire
Dans tout ce qui pouvait exister
Et puis tu l'as joliment signé
D'un poème de ton âme exposée
Il est devenu synonyme de ton nom

Existe-t-il plus joli nom à porter
Que celui de LIBERTE ?

Clémentine*
2/07/18
*


LIBERTE

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom
Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom
Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom
Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom
Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom
Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom
Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom
Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom
Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom
Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom
Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom
Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom
Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.
Paul Eluard



27 juin 2018

Enfile tes chaussures...

*
                                                                                   
                                                                                                                                        
                                                                 Enfile tes chaussures...

                                                                                    

Enfile tes chaussures
À crampons, c'est plus sûr
Bourre ton sac à dos
N'oublie pas ton appareil photo
Un pull, là-haut fait pas chaud
En montagne, on ne fait pas le faraud
Roule la pierre sous ton pas
Méfie-toi, elle peut signer ton trépas
Le souffle devient saccadé
Mais tu as décidé de grimper
Il est trop tard pour reculer
Bientôt tu seras arrivée

La récompense sous les yeux
Imaginez mon regard heureux

Clémentine*en vacances  27/06/18


*non, je n'utiliserai pas le pont de singe que l'on aperçoit au loin! faut pas pousser!😱